Nous avions commenté il y a quelques semaines les premières images de ce qui a été décrit par les forums russes, de la rénovation des Mi171 Sh de l’armée de l’air algérienne, comme étant des Mi8 AMTSh. A l’époque nous avion évoqué la possibilité d’une upgrade pour la quarantaine d’appareils qui sont actuellement à Ulan Ude Pulkovo près de Saint Petersbourg en Russie. Cette upgrade concernait selon certains experts russes, un changement de moteurs, un remaniement de l’avionique et l’installation de nouvelles capacités de tir, pour les missiles Ataka.
Depuis, de nouvelles photos, y compris à l’intérieur des hangars, et de nouvelles données ont été mises à notre disposition par différents sites. Mais aussi, nous l’avouons, quelques vérités, pourtant criardes nous nous avaient pas traversé l’esprit.
Premièrement les photos.
Mis à part la peinture sable, qui est devenue le standard de l’aviation de guerre algérienne, rien de notable n’a été installé sur l’extérieur de l’appareil, le tableau de bord est resté à l’état identique, pour ne pas dire archaïque. Pas de MFD, ni d’écrans de contrôles n’ont remplacé les équipements analogiques de l’époque soviétique. En gros, les photos montrent que les appareils ont été décapés puis repeints, et laissent deviner que les câblages ont été changé mais sans plus.
Le listing d’Armstrade
S’il n’est pas la référence absolue, ce fichier n’en est pas moins précis pour les éléments qui y sont mentionnés. Le Think Tank russe qui compile les données sur les transactions d’armes dans le monde, est plutôt sérieux quand il s’agit de la Russie, donne une information intéressante sur cette upgrade. Son coût serait, selon le document de 200 millions de dollars pour 39 appareils, soit 5,2 millions par appareil, alors que douze ans plus tôt nous avions acheté ces mêmes 39 appareils plus 3 (un qui a été transformé en prototype et probablement deux crash) pour 180 millions de dollars, soit 4,3 millions de dollars à l’achat. Très difficile à justifier pour des travaux facilement dans les cordes de l’ERMAero.
Le cas des turbines
Dans le précédent article nous évoquions la possibilité d’un changement de turbine pour l’ensemble des hélicoptères qui sont actuellement en Russie. Une question se pose néanmoins, pourquoi faire migrer les Mi17 algériens du TV3-117VM de Motor Sich, pour le Klimov VK 2500 ? alors qu’il y a à peine 3 ans Motor Sich installait un centre de maintenance avancé pour ses turbines à Oran ?
Vous l’aurez remarqué, trop de questions restent posés, d’autant plus que si l’on osait une comparaison avec l’upgrade proposée à l’époque par ATE sur les mi171, il y a un monde de différence. Alors que cette dernière proposait une refonte globale de l’hélicoptère avec un cockpit full glass et la possibilité de tirer des missiles guidés au laser, sur la version prise en photo, on utilise toujours le réticule de visée qui date de la deuxième guerre mondiale pour tirer des roquettes obsolètes.
Un espoir subsiste, celui d’imaginer que ce coup de pinceau n’est qu’un prélude à une véritable mis à niveau de la bête de somme de l’ANP.
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