Comme son nom l’indique, Toufane, voulant dire déluge, l’exercice qui a eu lieu aujourd’hui aux frontières avec le Maroc a pris des proportions bibliques. Il aura mobilisé des milliers d’hommes (peut-être 10 à 12 000) sur une ligne couvrant l’ensemble de la frontière Nord avec le Maroc avec un climax à l’Ouest d’Oran. Qui connaîtra le débarquement d’un régiment de Fusiliers Marins avec ses engins blindés, l’installation d’une tête de pont avec une sécurisation des espaces maritimes et aériens.
En mer, ce sont pas moins de onze bâtiments de surfaces et deux sous-marins qui ont participé à la manœuvre. Le BDSL Kalaat Ben Abbas a servi de navire amiral et de plateforme de débarquement pour les blindés BTR-80 et pour une centaine d’hommes, deux autres navires de débarquement, Kalaat Beni Hammad et Kalaat Beni Rached, ont eux aussi débarqué environs deux cent hommes chacun. Ils étaient accompagnés de navires de soutien, dont des corvettes C28 A, un sous marin Kilo qui a simulé des tirs de missiles de croisières vers les PC opérationnels ennemis à l’intérieur des terres et d’un dragueur de mines. Un second sous-marin Kilo a effectué un débarquement d’hommes-grenouilles pour préparer l’arrivée de la tête de pont.
Dans les airs, des intercepteurs Mig29s ont décollé pour faire fuir un éventuel ennemi, tandis que des Su 30 ont engagé des navires à très longue distance à l’aide de missiles de croisières KH59 MK. Des Mi 171 et des Superlynx ont aussi participé à l’exercice maritime.
Hors caméra, il nous a été confirmé que l’exercice interarmes avait impliqué un gros assaut blindé sur une ligne de front de plusieurs dizaines de kilomètres, des opérations anti-chars héliportées et la mobilisation de l’ensemble de la défense aérienne du flanc Ouest avec l’établissement d’un périmètre d’interdiction aérienne avancé. D’autres structures de l’armée ont aussi participé à cet exercice de grande ampleur comme la guerre électronique, le génie militaire, la cyberdéfense et des équipes de décontamination NBC.
C’est la première fois qu’un tel exercice a eu lieu et il aura prouvé la rapidité de mobilisation et de réaction des troupes.
Certains médias n’ont pas manqué l’occasion de lier la tenue de ces manœuvres avec les provocations marocaines qui durent depuis quelques semaines. En réalité la durée de préparation de cet exercice planifié depuis plusieurs mois exclue que ce soit une simple réaction de l’armée algérienne. Par contre ce sera la troisième année d’affilée que l’ANP répond par de grandes manœuvres à l’exercice African Lion, qu’organisent les Etats-Unis et la Grande Bretagne (ainsi que d’autres armées) sur le sol marocain. D’ailleurs il nous a été susurré que le scénario de l’exercice est de repousser l’attaque massive d’une coalition s’appuyant sur l’armée marocaine au sol mais se chargeant de la coordination et de la guerre aérienne.
Il est à noter que cet exercice n’a pas vu l’entrée en lice des divisions blindées, probablement gardées en réserve ou pour préparer la contre-attaque.
Cette manœuvre si elle n’a pas forcement été couverte comme il se doit par les médias, avait pour principal but la coordination inter-armes en temps réel, la projection de forces derrière les lignes ennemis et la capacité de manœuvrer à grande échelle à très grande vitesse.
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