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Howizer Krab polonais en Ukraine détruit après un disfonctionnement du canon

Guerre en Ukraine : Le succès relatif des armes occidentales

La guerre en Ukraine a été un véritable banc de test pour l’industrie militaire mondiale, d’abord soviétique et russe qui a été mise à l’épreuve dès le début du conflit ensuite avec l’afflux d’équipements occidentaux ce sont beaucoup de ces derniers qui ont connu le feu pour certains et un conflit de haute intensité pour d’autres avec des résultats généralement mitigés et souvent loin des plaquettes de présentations ou des démonstrations en vase clos.

Plusieurs équipements ont montré leurs limites à cause du manque de maitrise et l’absence de maintenance effective comme ce fut le cas des Howitzers PZH 2000 allemands qui a eu des problèmes à cause de sa surutilisation ou celle des canons M777 dont les tubes s’usaient trop rapidement. Il n’en reste pas moins que ces deux équipements ont montré une grande efficacité au combat.

Par contre ce qui avait été présenté comme des armes miracles qui allaient changer le cours de la guerre comme le Javlin, le NLAW et même le Stinger, se sont révélés très limités en termes d’efficacité et de facilité d’usage malgré les énormes quantités qui ont été transférées.

Les États-Unis ont livré environ 7 000 systèmes de missiles antichars Javelin (ATGM) à l’Ukraine. Selon l’American Insider Magazine, les stocks d’ATGM dans les réserves américaines ont été réduits d’environ un tiers et il reste maintenant 20 à 25 000 ensembles. Dans le même temps, les combats en Ukraine ont montré l’efficacité insuffisante de cette arme dite portative.

Cependant, c’est l’ATGM Skif ukrainien ou Stugna-P, développé par le Luch Design Bureau, qui a fait le plus de dégâts. Bien que cela devrait surprendre la plupart des analystes, les soldats ukrainiens sont bien formés au maniement des Skif ATGM. Les N-LAW du Royaume-Uni étaient relativement plus performants car ils étaient plus légers à transporter dans les combats urbains. Un autre problème était l’espace limité et les grands bâtiments interrompaient les tirs de javelot. Un problème non vérifié est que les Javelins ne pouvaient pas distinguer les cibles dans le scénario urbain. Ce n’était pas une surprise pour les Ukrainiens car l’un des membres de l’opposition, juste avant la guerre, avait déclaré que de la camelote était déversée dans le pays et que Skif’s pouvait faire mieux. Beaucoup de Javlins sont par exemple tombé entre les mains des russes qui ont constaté qu’ils avaient très souvent des problèmes lors du tir ou des problèmes de guidage. Souvent à cause de manque de maintenance ou de lots trop vieux livrés aux ukrainiens. Autre arme présentée comme miraculeuse, le Switchblade, munition rôdeuse supposée apporter un avantage tactique à l’armée ukrainienne n’a connu qu’un succès anecdotique et totalement marginal.

Le FIM-92 Stinger livré à plus de 2000 exemplaires par les USA, les pays baltes, les Pays-Bas et la Grande Bretagne, ont eu beaucoup moins d’effet par exemple que les Buk ukrainiens ou à moindre mesures les Igla et les Strela soviétiques détenus par l’Ukraine.

Autre effet pervers, l’afflux massif d’équipements militaires des pays de l’Union Européenne a été celui de la réduction de leurs stocks d’armes. Un Pays comme l’Estonie qui a sacrifié 41% de son budget militaire pour aider l’Ukraine passera des années à reconstituer ses stocks et à renforcer son armée.

Idem pour la France qui souffrait déjà de manque de munitions après sa campagne en Libye en 2011 et qui pour livrer l’Ukraine en canons Caesar a dû dégarnir les commandes du Danemark et du Maroc sans pour autant avoir des capacités de produire en masse ce canon. Avec 10 pièces pouvant être produites par an, la France doit reconstituer ses stocks et répondre aux demandes du marché international.

Cette incapacité de produire en masse est le point commun de la plupart des fabricants d’armes européens est une aubaine pour les Etats-Unis dont l’industrie compte bien faire une OPA sur le marché européen et répondre très rapidement aux demandes des pays de l’OTAN, d’autant qu’elle a réussi à convaincre la plupart des pays ex membres du Pacte de Varsovie de transférer leurs équipements hérités à l’Ukraine ce qui laissera une place énorme pour remplacer les Mig29, Su-25 et T72.

Une guerre qui au final fait le bonheur du complexe militaro industriel américain et risque d’affaiblir plus les entreprises européennes d’armement qui souffriront de problèmes liés au prix de l’énergie et au dimensionnement des capacités de production.

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