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La Tunisie a célébré hier un évènement important dans sa coopération militaire avec les États-Unis lors d’une cérémonie à la base navale de La Goulette à Tunis. Deux patrouilleurs de classe Island, d’une longueur de 34 mètres, baptisés Tazarka et Menzel Bourguiba, ont officiellement intégré la flotte de la marine tunisienne. Cet événement, a été réhaussé par la visite du navire de commandement américain USS Mount Whitney.
Sous un ciel bleu et en présence de hauts responsables tunisiens et américains, dont le ministre tunisien de la Défense Khaled Shili et l’ambassadeur des États-Unis Joey Hood, la cérémonie a mis en lumière l’importance stratégique des nouveaux patrouilleurs. Ces navires, offerts par les États-Unis, renforcent la capacité de la Tunisie à lutter contre les menaces maritimes, notamment le trafic illicite, la contrebande et le terrorisme. La base navale de La Goulette, port historique et hub maritime clé du pays, a servi de cadre idéal pour cet événement, soulignant le rôle central de la Tunisie dans la sécurité régionale.
L’ambassadeur Hood a qualifié la Tunisie de « partenaire clé » dans les efforts conjoints pour promouvoir la stabilité en Afrique du Nord et en Méditerranée. Il a également rappelé l’ancienneté des relations bilatérales, qui remontent à 227 ans, marquant ainsi une amitié durable fondée sur le respect mutuel. Le ministre Shili, pour sa part, a salué cette coopération comme un exemple de partenariat stratégique équilibré, permettant à la Tunisie de renforcer sa souveraineté maritime tout en contribuant à la paix régionale.
La présence de l’USS Mount Whitney, navire amiral de la Sixième Flotte des États-Unis, a ajouté une dimension symbolique à l’événement. Arrivé à Tunis le 17 avril pour une visite programmée, ce vaisseau de commandement et de contrôle joue un rôle clé dans la coordination des opérations maritimes en Méditerranée et en Afrique. Sa visite coïncide avec le 220e anniversaire de la bataille de Derna en 1805, un épisode historique où la Tunisie avait soutenu les États-Unis dans leurs efforts contre la piraterie en Afrique du Nord. Ce clin d’œil historique renforce le message d’une alliance ancrée dans une longue tradition de collaboration.
La remise des deux patrouilleurs s’inscrit dans un cadre plus large de coopération militaire tuniso-américaine, qui s’est intensifiée depuis la révolution tunisienne de 2011. La Tunisie, désignée comme un allié majeur non-membre de l’OTAN, bénéficie d’un soutien américain substantiel, comprenant des équipements modernes, des formations et des exercices conjoints. Depuis 2016, les États-Unis ont investi environ un milliard de dollars dans l’assistance sécuritaire tunisienne, faisant de la Tunisie l’un des principaux bénéficiaires de cette aide en Afrique.
Outre les patrouilleurs, la Tunisie a reçu des hélicoptères Black Hawk, des véhicules et des systèmes de surveillance pour renforcer ses capacités antiterroristes, particulièrement cruciales face à l’instabilité en Libye voisine. Environ 150 militaires américains stationnés en Tunisie forment et conseillent les forces locales, tandis que des exercices comme African Lion ou des entraînements navals conjoints avec des porte-avions américains améliorent l’interopérabilité des deux armées.
Un accord signé en 2020 entre les deux pays a établi une feuille de route décennale pour la coopération militaire, visant à moderniser les forces tunisiennes et à consolider leur rôle dans la lutte contre le terrorisme et les menaces asymétriques. Cette dynamique s’accompagne d’un partage d’informations et d’opérations discrètes, comme en témoigne un affrontement en 2017 près de la frontière libyenne, où des conseillers américains ont appuyé des unités tunisiennes contre des groupes terroriste mais aussi au niveau du Mont Sammama.
Malgré ces avancées, la coopération militaire tuniso-américaine doit naviguer dans un contexte complexe. Les autorités tunisiennes restent prudentes dans leur communication sur la présence américaine, soucieuses d’éviter toute perception de dépendance excessive qui pourrait alimenter des critiques internes. La Tunisie cherche également à diversifier ses partenariats, notamment avec la Turquie et la France, pour préserver un équilibre stratégique.
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