L’histoire qui lie l’ANP à l’Afrique du Sud indépendante date de plus de 63 ans. En février 1962, l’ANP avait accueilli une délégation de l’ANC, avec à sa tête Nelson Mandela et Robert Reisha.
Les deux représentants sud-africains ont, dans un camp d’entraînement de la Zone Opérationnelle Nord, pu suivre une instruction militaire qui leur a été dispensée à l’époque par un jeune lieutenant, Mohamed Lamari, qui deviendra presque cinquante ans plus tard le chef d’état-major de l’ANP ; la rencontre marque les deux hommes, un troisième sera le lien vivant, Noureddine Djoudi, interprète et futur ambassadeur d’Algérie en Afrique du Sud quarante ans plus tard. Après l’élection de Nelson Mandela à la tête de l’Afrique du Sud, l’Algérie qui passait par une période trouble a trouvé en Pretoria un partenaire de qualité pour l’accompagner dans sa lutte contre le terrorisme. Avec l’arrivée au poste de chef d’état-major du général Mohamed Lamari, des premiers contacts sont vite été établis.
L’Afrique du Sud, qui dispose d’une industrie militaire conséquente, propose une gamme complète parfaitement adaptée à la lutte anti-insurrectionnelle, car née pour répondre aux mêmes besoins. A partir de 1996, les premiers équipements arrivent : matériel d’écoute, pièces détachées, des jumelles infrarouge, etc. Le premier noyau de ce qui deviendra le Détachement spécial d’intervention de la gendarmerie est formé en Afrique du Sud. En parallèle, et avec l’impulsion de l’ambassadeur d’Algérie à Pretoria, Sadek Kitouni, un projet d’accord de défense est en chantier.
En 1997, l’Algérie fait don de deux de ses hélicoptères d’attaque à l’Afrique du Sud, cela donne l’occasion aux entreprises d’armement de travailler sur une modernisation. Il en naîtra un véritable cauchemar pour les terroristes, le Mi24 MKIII, avec une refonte complète du char d’assaut volant russe : plus d’armement, plus de précision, plus de puissance de feu, une meilleure protection et des capacités à opérer de nuit.
couacs
L’accord de défense signé, probablement en 1999, mais jamais publié, a été un moment fort de la relation entre les deux pays. Alger et Pretoria sont devenus alliés officiels, s’offrant une protection mutuelle en cas de conflit et se promettant une coopération exemplaire, mais voilà que quelques nuages ont terni cette relation et contribué à ce qu’elle soit aujourd’hui au point mort. D’abord une pression américaine sur l’Algérie en 2005. Un câble diplomatique fuité par WikiLeaks, avait révélé un entretien musclé entre l’ambassadeur des Etats-Unis et l’actuel ministre des Affaires étrangères concernant une infraction au code Blue Lantern qui régule le commerce d’armes et produits sensibles américains et identifie les utilisateurs finaux.
En effet, il semblerait qu’à l’époque les USA s’étaient insurgés contre la présence d’équipements destinés à l’Afrique du Sud dans son arsenal et avaient menacé Alger de blocage des relations commerciales entre les deux pays. Plus tard, c’est une série de contrats non aboutis ou annulés qui ont porté un coup dur à la relation entre les deux pays. Le plus important étant la modernisation d’hélicoptères militaires de transport qui devaient être équipés de missiles anti-chars et d’équipements de vision nocturne.
Un contrat annulé, puis transféré vers des pays tiers qui ont fini ironiquement par utiliser les compétences sud-africaines pour le réaliser. La visite du président Jacob Zuma et la réactivation de la grande commission bilatérale donnera peut-être un nouveau souffle pour ce qui est un exemple de coopération Sud-Sud dans la défense et la sécurité.
www.elwatan.com/actualite/algerie-afrique-du-sud-un-partenariat-militaire-a-relancer-03-04-2015-291403_109.php
Commentaires Recents