MENADEFENSE All about defense from Marrakech to Bengladesh
La partie tunisienne de l’exercice militaire multinational African Lion 2025 (AL25) a débuté le 22 avril 2025 Ben Ghilouf, dans le Sud du pays, marquant le coup d’envoi de cette édition. Prévu pour se dérouler jusqu’au 30 avril dans le pays, cet exercice réunit plus de 1 700 participants issus de la Tunisie, des États-Unis et de plusieurs partenaires internationaux, dans le cadre d’une initiative visant à renforcer la sécurité régionale et l’interopérabilité militaire.
De manière plus globale d’exercice revient pour sa 21e édition avec une participation record de plus de 52 pays et 10 000 soldats. Cette opération, la plus importante menée par l’armée américaine sur le continent, se déroule simultanément au Maroc, en Tunisie, au Ghana et au Sénégal.
En Tunisie, les activités se concentrent à la base militaire d’El Aouina à Tunis, ainsi qu’à Bizerte et dans le polygone de Ben Ghilouf. Ces entraînements pratiques permettent aux forces armées de tester leurs capacités dans des scénarios réalistes, tout en renforçant les partenariats régionaux.
L’idée maîtresse ? Préparer les armées africaines à répondre aux menaces militaires et sécuritaires, tout en favorisant l’interopérabilité entre les partenaires. Selon le colonel Elders Brown, cet exercice vise à éviter que « la première rencontre entre soldats alliés ne se fasse en situation de guerre réelle ».
Alors que l’exercice se poursuit en Tunisie et se prépare à s’étendre à d’autres pays, African Lion 2025 promet de marquer une étape importante dans la coopération militaire internationale. Dans cette édition tunisienne, l’on a vu le déploiement d’un système de défense aérienne de courte portée Avenger et de drones pour la reconnaissance. 
Lors d’une conférence de presse organisée par l’AFRICOM le 21 avril dernier, les officiels de l’armée américaine ont donné des détails sur les éditions précédentes et sur la participation ou non de certains pays.
Comme l’ont expliqué les responsables d’AFRICOM lors point de presse, African Lion couvre un large spectre d’opérations : lutte contre le terrorisme, réponse humanitaire, gestion de catastrophes naturelles et simulations de combats intensifs. En tant que facilitateur, le commandement américain mobilise des forces américaines, européennes et africaines pour entraîner des unités à coopérer dans des scénarios de crise réalistes.
L’un des points sensibles évoqués durant la conférence concerne l’absence remarquée de l’Algérie. Bien qu’une invitation officielle ait été envoyée, Alger a décliné, comme les années précédentes. Les responsables américains insistent néanmoins sur le fait que l’Algérie est un acteur clé de la sécurité régionale, et que la porte reste ouverte à une participation future.
Ils ont également réfuté le fait que lors de l’édition 2022, l’Algérie et la Libye avaient été considérés par les scénaristes des manœuvres comme des pays ennemis. Selon le responsable américain « il s’agissait d’un ennemi fictif traversant l’Algérie et la Libye, sans que ces pays ne soient désignés comme agresseurs ». En réponse à la polémique, les organisateurs ont retiré toute représentation de frontières dans les exercices de cette année.
Autre sujet de controverse : la participation d’unités israéliennes. Les responsables ont confirmé qu’elles seront présentes uniquement au Maroc, à la demande des autorités marocaines, dans le cadre d’un exercice de forces spéciales. Aucune activité n’est prévue dans les autres pays hôtes, et aucune mission n’aura lieu au Sahara occidental, zone volontairement exclue pour ne pas susciter de tensions géopolitiques.
Interrogés sur une éventuelle réduction de la présence militaire américaine en Afrique, les porte-paroles ont affirmé qu’aucune directive en ce sens n’a été reçue. AFRICOM reste un pilier stratégique de la sécurité mondiale, ont-ils souligné, et African Lion est appelé à se poursuivre et à s’élargir, indépendamment des changements politiques à Washington.
La participation américaine se fait en étroite collaboration avec les ministères de la défense des pays partenaires. Contrairement aux idées reçues, le Maroc finance entièrement sa propre participation, tandis que la Tunisie prend en charge la majorité des coûts. Les États-Unis prennent à leur charge certains services logistiques et, dans quelques cas, des travaux d’infrastructure visant à faciliter les opérations futures.
Enfin, l’AFRICOM a tenu à souligner l’importance de la communication proactive, notamment avec les médias algériens, pour corriger les malentendus sur la nature de l’exercice. Cette volonté de dialogue s’inscrit dans une logique d’ouverture et de coopération régionale à long terme.
Chargement ...
Commentaires Recents