Le général-major Malek Necib est décédé le 17 février dernier des suites d’une longue maladie à l’hôpital Cochin à Paris. Commandant des forces navales depuis août 2005, il a été, grâce à l’embellie financière du pays et la conjoncture favorable au rééquipement de l’ANP, l’artisan de la modernisation de la marine nationale.
Il a intégré l’armée en 1971 et fait partie de la première génération de sous-mariniers algériens, en devenant l’officier en second du premier sous-marin Roméo de la marine algérienne, le 010, en 1981, puis commandant du second sous-marin, le 011. Il a commandé la division navale des bâtiments sous-marins à la fin des années 1990, et est devenu par la suite commandant de la façade maritime Ouest, avant de prendre le commandement des forces navales en 2005.
Lors de son passage, pendant trois ans, en tant que formateur, le capitaine Sergey Aprelev des forces navales russes garde un souvenir particulier de Malek Necib. Contacté par nos soins, il dira regretter la perte de l’ancien CFN qu’il a bien connu et qui a été, selon lui, «un grand officier et un authentique marin». Il nous a raconté une anecdote qui, selon lui, force le respect : «En 2000, lorsqu’il a été promu général, il s’est vivement opposé à la destruction du premier sous-marin algérien, qui avait été conservé comme musée flottant sur une jetée de la base navale de Mers El Kebir.
Il a préféré rendre un dernier hommage au submersible en le faisant tracter et en le noyant au large d’Oran par 3000 mètres de profondeur, à l’endroit même où, en 1983, lui et son équipage avaient failli perdre la vie lors d’un incident en grande profondeur.» Sous son commandement, la marine nationale a connu l’arrivée de plusieurs nouveaux équipements et une diversification des acquisitions, ainsi que la création d’une flotte aéronavale.
Certaines acquisitions se sont révélées judicieuses et parfois très intéressantes, comme la commande d’un porte-hélicoptères et le renforcement de la flotte de sous-marins. D’autres ont été contestées, comme la rénovation des anciennes frégates et corvettes russes, Nanushka et Koni, qui a eu lieu il y a quelques années en Russie, et ce, pour de maigres résultats et à des prix exorbitants, alors que lesdites frégates auraient pu être rénovées en Algérie.
Idem pour les navires de débarquement refaits en Espagne. D’ailleurs, c’est l’un des plus grands reproches de ses détracteurs, avoir ralenti le secteur de l’industrie navale, alors qu’il était traditionnellement le plus dynamique de la fabrication militaire algérienne. Malek Necib, détenteur des médailles du Mérite, d’Honneur, du 1er et du 2e chevrons de l’ANP, laisse derrière lui une épouse et trois enfants.
In El Watan Weekend
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