Quasiment une année s’est écoulée depuis le crash de l’Hercule C130H-30 des forces aériennes algériennes, le 11 février 2013, au mont Fertass, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, à quelques encablures de l’aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine. Depuis, après la convalescence d’un rescapé lourdement blessé et l’enterrement d’une centaine d’autres, certaines choses ont changé alors que d’autres n’ont pas évolué.
L’enquête ouverte par les autorités compétentes suite à l’accident aurait abouti, mais ses conclusions n’ont pas encore été publiquement révélées. Selon des indiscrétions à prendre au conditionnel, il n’y aurait pas eu de défaillances techniques, la responsabilité étant à partager entre les conditions météorologiques exécrables et l’absence de visibilité lors de la procédure de descente, une mauvaise interprétation des données par l’équipage qui a tout fait pour sauver l’appareil et l’indigence des équipements d’approche et de navigation de l’aéroport de Constantine.
Une conséquence directe à ce dernier point aura été l’installation de façon provisoire d’un radar d’approche militaire pour venir en support à la tour de contrôle de Constantine. L’équipement, un Ground Controlled Approach (GCA) ukrainien, Aérotechnica RSP 10MA, a été maintenu jusqu’à la sortie de l’hiver et la baisse des intempéries.
Sur le plan des procédures militaires, une véritable remise à zéro des compteurs a été ordonnée par le commandement afin de rationaliser le nombre de vols et minimiser les risques. Parmi les décisions prises, en premier celle de ne plus admettre de passagers civils dans les vols non aménagés pour le transport de passagers, ainsi qu’une révision des opérations de la flotte de transport et la révision des équipements.
Le plan de renouvellement de la flotte de transport de l’armée de l’air a lui aussi été réactivé, plusieurs constructeurs ont entre-temps envoyé des appareils pour évaluation, et le dossier serait en cours de finalisation pour l’acquisition de deux modèles d’avions de transport. L’année aura été catastrophique pour l’aéronautique en Algérie avec le crash du vol AH5017 en juillet dernier au Nord du Mali et la perte de plusieurs appareils militaires en fin d’année, dont un Sukhoi 24 et un Mig 25. Au total, une centaine d’Algériens ont péri dans des accidents aériens, un chiffre inégalé dans l’histoire du pays.
In El Watan Weekend 06/02/2015
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