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les Émirats arabes unis (EAU) ont franchi une étape majeure dans le développement de leur industrie de défense avec l’annonce d’une coentreprise entre EDGE, conglomérat émirati spécialisé dans les technologies avancées, et CMN Naval, une entreprise française reconnue dans la construction navale. Baptisée AD NAVAL et basée à Abu Dhabi, cette nouvelle entité ambitionne de produire des corvettes, des navires patrouilleurs offshore (OPV) et des intercepteurs à haute vitesse, tout en s’appuyant sur un portefeuille de commandes existant évalué à environ 7 milliards d’euros.
Depuis sa création en 2019, EDGE s’est imposé comme un acteur clé de l’industrie de la défense aux EAU, visant à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations d’armements tout en positionnant Abu Dhabi comme un hub technologique régional. Cette coentreprise avec CMN Naval, une filiale du groupe Privinvest, s’inscrit dans la stratégie Vision 2030 des EAU, qui met l’accent sur la souveraineté technologique et la sécurité maritime. Dans un contexte régional marqué par les tensions dans le golfe Persique et les menaces asymétriques, comme les attaques de drones ou de petites embarcations, les EAU cherchent à renforcer leurs capacités navales pour protéger leurs eaux territoriales et leurs infrastructures critiques, notamment les installations pétrolières.
AD NAVAL se concentrera sur trois types de navires :
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Corvettes : Navires légers et polyvalents (environ 80-100 mètres), armés de missiles antinavires et antiaériens, adaptés aux opérations de patrouille et de combat dans les eaux peu profondes du Golfe. Exemple : la classe Gowind de CMN, équipée de systèmes radar avancés et d’une capacité de furtivité.
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Navires patrouilleurs offshore (OPV) : Unités de 50 à 90 mètres, conçues pour la surveillance maritime et les missions de longue endurance, souvent équipées de drones ou d’hélicoptères légers. Leur vitesse maximale avoisine les 30 nœuds (55 km/h).
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Intercepteurs à haute vitesse : Embarcations rapides (plus de 40 nœuds, soit 74 km/h), utilisées pour des missions d’interdiction ou de lutte contre la piraterie, avec des coques en matériaux composites pour une meilleure manœuvrabilité.
Le pipeline de commandes, d’une valeur de 7 milliards d’euros, concerne des clients non-OTAN, suggérant des exportations vers des pays alliés dans la région MENA ou au-delà. EDGE, qui détient 51 % des parts, assurera une supervision stratégique, tandis que CMN Naval apportera son savoir-faire en ingénierie navale.
Cette collaboration franco-émiratie illustre une convergence d’intérêts : pour les EAU, il s’agit de développer une industrie navale locale compétitive ; pour la France, de consolider sa présence sur le marché de la défense au Moyen-Orient. AD NAVAL pourrait également concurrencer d’autres acteurs régionaux, comme l’Arabie saoudite, qui investit dans sa propre industrie navale via SAMI (Saudi Arabian Military Industries). À terme, cette coentreprise renforcera la capacité des EAU à projeter leur puissance maritime, un atout crucial dans une région stratégique.
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