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L’Orion E se fait une place sur le marché des drones MALE

L’Orion-E est un drone de combat conçu et fabriqué par la société russe Kronstadt Group. Destiné principalement aux missions de reconnaissance et d’attaque, il est souvent comparé au MQ-1 Predator américain en raison de ses capacités qui sont similaires à celles de ce dernier.

Le développement de ce drone marque un tournant dans les ambitions russes en matière de drones militaires, étant l’un des premiers drones armés de cette envergure à être conçu et produit localement.

Le développement du drone Orion a débuté au début des années 2010, avec des prototypes testés dès 2016. En 2020, il a été officiellement intégré dans les forces armées russes après plusieurs essais réussis, y compris des missions en Syrie où il a été mis à l’épreuve dans des conditions de combat réelles. L’Orion a été utilisé pour des missions de reconnaissance et des frappes aériennes contre des cibles terroristes, prouvant ainsi son efficacité.

Le programme Orion représente une avancée majeure pour la Russie, qui jusqu’alors dépendait largement des importations ou de drones de conception étrangère comme le Forpost importé d’Israël puis produit sous-licence en Russie. Avec l’Orion, Kronstadt a non seulement prouvé qu’ils pouvaient concevoir leurs propres drones de combat, mais aussi qu’ils avaient la capacité de produire en série des drones performants à un coût inférieur à celui de ses homologues occidentaux.

Le drone Orion appartient à la classe MALE (Moyenne Altitude, Longue Endurance), conçu pour opérer à des altitudes moyennes et sur de longues durées. Il a une capacité de charge utile de 250 kg, lui permettant de transporter diverses armes, capteurs et équipements de reconnaissance. Le drone peut atteindre une vitesse maximale de 200 km/h et opérer à des altitudes allant jusqu’à 7 500 mètres.

Il dispose d’une autonomie de vol de 24 heures et d’une portée maximale d’environ 250 kilomètres lorsqu’il est contrôlé par des stations au sol. Cependant, avec l’aide de relais satellites, la portée peut être étendue à plusieurs centaines de kilomètres.

L’Orion peut être équipé de plusieurs types de charges utiles, ce qui le rend polyvalent pour diverses missions, telles que :

  • Caméras infrarouges et électro-optiques pour la surveillance de jour comme de nuit.
  • Radar à synthèse d’ouverture (SAR) permettant de créer des images radar détaillées du terrain, même à travers les nuages.
  • Systèmes de guerre électronique, incluant des dispositifs de brouillage.
  • Systèmes SIGINT (renseignement d’origine électromagnétique).
  • Caméra avec télémètre laser pour des frappes au sol.

En termes d’armement, l’Orion peut emporter jusqu’à six bombes guidées :

  • KAB-50S : Guidage par satellite avec une charge de fragmentation de 34 kg.

  • KAB-50L : Combinaison de guidage laser semi-actif et satellite, avec une charge de fragmentation de 34 kg.

  • KAB-50TV : Équipé d’un guidage par satellite et d’une caméra thermique, avec une charge de fragmentation de 34 kg.

Ces munitions sont adaptées pour des frappes aériennes précises, transformant l’Orion en un atout stratégique capable de surveiller le terrain et de frapper des cibles de haute valeur sans nécessiter l’intervention d’avions de chasse ou d’hélicoptères.

L’Orion a été déployé dans plusieurs zones de conflit, notamment en Syrie, où il a été utilisé pour surveiller et cibler des positions ennemies. Son rôle s’est également amplifié dans le cadre de la guerre en Ukraine, où il est utilisé à la fois pour la reconnaissance et pour des frappes sur des positions ukrainiennes. Le drone a démontré sa capacité à opérer dans des environnements complexes tout en restant difficile à détecter par les systèmes de défense aérienne adverses. Dans la région de Koursk, il a participé à la destruction de plusieurs colonnes blindées et serait capable de guider les drones kamikazes du système Lancet développé par Zala.

L’Orion-E est la version export du drone, proposée à d’autres pays. Elle conserve la plupart des caractéristiques du modèle original, avec des options de personnalisation en fonction des besoins des acheteurs.

La Russie prévoit de continuer à améliorer ses drones en augmentant leur autonomie et en intégrant des technologies de pointe, telles que l’intelligence artificielle, pour rendre les missions de reconnaissance et de combat encore plus efficaces. Un complexe Orion typique comprend de deux à six appareils, stockés dans des conteneurs de transport spécialisés, accompagnés d’une station de guidage au sol mobile. Cette station gère le vol, la reconnaissance et les frappes tout en permettant le transfert d’informations en temps réel. Le décollage et l’atterrissage sont automatisés.

Par SidAhmed FULCRUM

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