L’exercice inter-alliés African Lion, organisé par le commandement de l’armée américaine pour l’Afrique (AFRICOM) a suscité plusieurs polémiques dans son édition de 2021 qui se déroule du 07 au 18 juin au Maroc en Tunisie et au Sénégal.
D’abord la confusion autour de l’organisation ou pas d’une partie de l’exercice dans les territoires du Sahara Occidental. Une confusion qui a viré à la polémique, puis au camouflet diplomatique à cause de la bévue du Premier Ministre marocain Saad Eddine El Otmani qui affirmé sur son compte Twitter qu’African Lion aura lieu pour la première fois au “Sahara Marocain”.
Le 8 juin, un démenti a été apporté par le colonel Christopher Karns et par la porte-parole de l’Africom, Bardha Azari en précisant que l’exercice se dérouleraient sur le territoire marocain. Un second communiqué officiel diffusé la veille sur le site de l’ambassade US à Rabat définissait clairement les lieux où se dérouleraient les entraînements, tous se situant en territoire marocain.
https://ma.usembassy.gov/fr/lexercice-african-lion-21-commence-au-maroc-en-tunisie-et-au-senegal/
Ces démentis n’ont pas empêché la machine de propagande médiatique marocaine de clamer qu’une partie des exercices ont eu lieu dans le Sahara Occidental, malgré la déclaration du colonel Hicham Amrani de l’armée marocaine qui a bien défini l’endroit où a eu lieu à Greier el Bouhi, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres de la frontière avec le Sahara Occidental en territoire marocain.
Les avions qui ont transporté les journalistes et les officiels marocains et américains ont d’ailleurs atterris dans l’aéroport militaire de Assa-Zag, qui se trouve à trois kilomètres plus au sud de la zone de manoeuvres.
L’avion de l’USAF ayant largué les parachutistes avait décollé du Sud de l’Espagne et atterri à l’aéroport sus-cité sans survoler l’espace aérien sahraoui. Quelques jours auparavant un C-17 de l’USAF avait débarqué un groupe de reconnaissance au même endroit.
Concernant l’exercice en lui-même, on a pu voir dans le reportage diffusé par les médias marocains deux véhicules lance roquettes HIMARS de l’armée américaine tirant chacun une salve de six roquettes de 227mm et un lâché de parachutistes avec regroupement au sol.
Autre sujet de discorde, l’apparition de l’Algérie comme ennemie virtuel sur la carte d’état-major de l’exercice lors de son inauguration. En effet, plusieurs positions et structures militaires algériennes étaient représentés par un losange rouge, symbole désignant l’ennemi dans la symbologie militaire de l’OTAN APP-6A. EN plus d’indiquer une division blindée dans la région d’Oran, la carte plaçait trois bataillons de systèmes anti aériens “S-400” à l’Ouest, au Centre et à l’Est du littoral algérien.
Selon un officiel américain ayant requis l’anonymat, cette désignation ne se base pas sur les relations avec l’Algérie mais désigne un ennemi fictif pour les besoins de l’exercice.
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