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Quelle forme prendra l’attaque iranienne contre Israël ?

Vu les premiers éléments qui sont à notre disposition, ce sont les Gradiens de la Révolution (IRGC) qui endossent la responsabilité de l’attaque et non l’Armée Iranienne (Artesh). Cela indique de prime abord qu’il s’agit d’une opération à sens unique qui vient en représailles aux différentes actions israéliennes, dont le bombardement de son consulat à Damas et l’assassinat de plusieurs cadres de l’IRGC.

Pour le moment, les rares images qui nous sont parvenu sont celles de drones Shahed 136 et probablement 136 et peut-être de Shahed 238. On a pu entendre le bruit de turbojet de missiles de croisière de la famille des Soumar (Hoveyzeh probablement ou Paveh ou Abu Mahdi). Ceci confirme l’hypothèse de la non-implication de l’Artesh, qui dispose de drones kamikazes d’un autre type (Karrar et autre).

Quelle forme pourrait prendre l’attaque iranienne donc ?

L’IRGC dispose de plusieurs options pour frapper l’Etat Hébreux : des drones armés, des drones suicides à longue portée, des missiles de croisières et de missiles balistiques de différents types. Chacun de ces moyens s’inscrit dans une enveloppe opérationnelle comprenant Israël, de manière plus ou moins rapide et plus ou moins furtive ou du moins évasive.

Les drones armés de Type Mohajer 6, Simorgh, Saegh, Shahed 149 ou le Kaman, ne seront probablement pas utilisés en premier, ils nécessitent l’emploi de ressource humaine pendant de longues heures pour un effet pas toujours décisif. Ils pourraient jouer un rôle tactique s’ils attaquent des cibles israéliennes à partir de la Syrie ou du Liban.

Ils peuvent dans ce cas avoir un effet de saturation des défenses aériennes et de l’aviation israélienne, comme peuvent l’être des roquettes tirées du Liban. L’objectif étant de consommer le maximum de missiles Tamid du dispositif Iron Dome.

Ce type de drone est très vulnérable contre la défense israélienne et n’aura qu’un impact moyen voir faible.

Les drones suicides de type Shahed 136 et 238 ont fait leurs preuves dans la guerre en Ukraine, tirés en grand nombre ils saturent vite les défenses anti aériennes et touchent leurs cibles (parfois). Ils ont prouvé leur résistance au brouillage du GPS et leur précision lorsqu’ils ne sont pas abattus.

Les missiles de croisière de la famille Soumar, ont la même fonction que les drones suicides. Ils sont eux aussi lents et assez facile à intercepter, mais lancés en grand nombre ils saturent les radars et les défenses anti-aériennes avec une possibilité de succès de frappe qui est non-nulle. Ils sont beaucoup plus résistants au brouillage et sont deux à quatre fois plus rapides que les drones. S’ils arrivent au même moment qu’un essaim de drones, ils peuvent êtres décisifs.

Ils utilisent des systèmes redondants pour se guider comme le DSMAC ou une centrale inertielle et même un système de suivi cartographique.

Dans le cas des drones suicide et celui des missiles de croisière, les israéliens et leurs alliés sont obligés d’étendre (streching) leurs capacités d’interception au maximum, comme on l’a vu, au dessus de l’Irak et de la Jordanie par exemple, ce qui expose l’aviation israélienne et épuise sa chaîne logistique en rajoutant du temps de réarmement. Encore une fois dans une perspective de saturation cela représente un danger pour Israël.

Le principal atout de l’IRGC reste ce que les chinois appellent la Deuxième Artillerie, les missiles balistiques. Ils sont précis, ont une meilleure capacité évasive face aux défenses anti aériennes, arrivent dans un laps de temps très court et ont de très grosses charges.

Mieux, l’Iran disposerait (en quantités inconnues) de missiles planant à trajectoire évasive et de missiles hypersoniques comme le Fattah 1, qui peut atteindre Tel-Aviv en 6 minutes. De manière générale, l’arsenal balistique iranien peut atteindre ses cibles dans un laps de temps ne dépassant pas les 20 minutes.

J’imagine que pour ajouter à la saturation, les iraniens vont commencer par lancer des vagues de missiles plus anciens comme le Sajjil 2 ou les Ghadr. Qui reproduisent le concept de MIRV avec des ogives à sous munitions, peu précises mais permettant là encore de saturer l’espace aérien de débris à suivre et intercepter.

En seconde vague balistique on peut s’attendre à l’utilisation de missiles avec réentrée guidée comme le Qiam 2, le Khoramshahr 2 ou le Emad. Ce type de missile a de grandes chances de défaire le système anti ABM israélien comme l’Arrow-2 ou le Arrow-3 et David Sling. Pour ce faire ils utilisent des leurres tirés lors de la sortie dans l’atmosphère et avant la réentrée. Il faut aussi comprendre qu’à ce niveau on parle du haut supersonique en terme de vitesse, qui est très très difficile à intercepter.

Pour des frappes de décapitation ou des secondes frappes (après une éventuelle réponse israélienne) les iraniens peuvent utiliser leur dernière génération de missiles balistiques comme le Khaybar Shekhan ou le Haj Qasem, qui ont un véhicule de réentrée totalement téléguidé avec une possibilité de trajectoire basse pouvant passer sous la bulle de couverture des missiles israéliens Arrow 3 à très grande vitesse.

Plus en avant, les iraniens peuvent tirer à partir d’Irak ou du Liban/Syrie des missiles comme le Dezful ou le Fateh 110 qui ont une portée plus courte mais qui peuvent contribuer à la saturation et toucher des cibles.

Pour le moment personne ne peut affirmer que l’Iran dispose de missiles Fattah 1 et 2 ou du Kharamshahr 4 qui sont les missiles les modernes de l’industrie iranienne. Le premier est hypersonique, semblable au Khinjal russe, le second est un Glider furtif, semblable à ceux de la Chine ou de la Corée du Nord.

S’ils sont utilisés, ils le seront probablement contre les sites de la défense anti aérienne israélienne.

 

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