L’embuscade contre l’aviation russe menée par l’aviation turque et les forces turkemènes n’a été que la face visible de l’iceberg. En secouant le prunier, Vladimir Vladimirovitch Poutine, a permis une décantation majeure parmi les acteurs du “grand jeu” au Moyen-Orient. Les attentats de Paris aidant, les différentes parties prenantes du conflit en Syrie et en Irak se sont cristallisés autour des différents courant idéologiques, l’argent faisant bien évidemment partie de ces courants.
Mais avant l’embuscade turque, une autre affaire avait montré à quel point les implications de la guerre en Syrie allaient loin. La vente, prouvée, de l’Ukraine d’un certain nombre de batteries anti aériennes Petchora 2D (dans leur version la plus évoluée) au Qatar, prouve qu’il y a volonté affichée de contrecarrer l’offensive aérienne russe en Syrie. Les SAM étant de longue portée, ils représenteraient une menace réelle sur l’aviation russe, s’ils venaient d’êtres “offerts” aux différents groupes terroristes en Syrie (et non syriens car ils sont majoritairement composés d’étrangers) comme l’ont été les autres équipements militaires.
Ces deux affaires démontrent que plusieurs pays mènent une guerre discrète mais néanmoins directe à la Russie, quelles sont donc les options devant Poutine pour répondre? sera-t-il bête et méchant? ou fera-t-il montre de résilience et de stratégie?
Les deux options sont sur la table. Poursuivre la destruction de l’infrastructure économique de l’OEI, en continuant à bombarder les camions citernes de brut qu’elle exporte en Turquie et au Kurdistan. Passer sur le corps des groupes rebelles s’ils refusent une solution politique et créer des zones pacifiées au frontières Jordaniennes et Turques. La meilleure façon de porter un coup décisif à la Turquie reste de mettre en échec son action en Syrie.
Sur un plan plus stratégique et sur le long terme, Poutine dispose des moyens nécessaires pour faire du mal à l’OTAN et à la Turquie, sans pour autant entrer en confrontation directe avec eux.
Armer le PKK serait une piste envisageable pour des dommages sur le long terme, même si ce ne serais pas sans conséquences sur la paix dans le Caucase.
Il ne serait pas étonnant non plus de voir les forces Novarossiennes, recevoir des renforts et des équipements pour prendre d’assaut Kiev et provoquer un changement politique en Ukraine.
Dans une même logique de guerre par proxy, Moscou dispose de 50 000 soldats tchetchenes dont plusieurs milliers ont connu le feu et maîtrisent la guerre asymétrique et qui sont corvéables à souhait.
Et les théâtres de conflits sont multiples pour une Russie en guerre contre le terrorisme mondialiste, le Sinaï, la Libye, l’Irak ou l’Afrique de l’Ouest, seront probablement la prochaine étape. En même temps, Moscou qui subit la pression de l’Otan depuis 1990, sait qu’elle n’est pas à l’abris d’un mauvais coup ou d’une saillie Otanienne contre l’enclave de Kaliningrad, pour refaire le “coup” de Crim
Si le grand public attend une réponse militaire directe et immédiate de la Russie à la Turquie, cette dernière n’aura pas lieu. Les Russes sont joueurs d’échecs et non boxeurs. Depuis l’avènement de Poutine au pouvoir à Moscou, c’est la Défense Alekhine qu’il utilise de manière implacable.
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