L’armée marocaine est sur le point de recevoir le système de missiles anti-aériens chinois de moyenne portée FD-2000, ce qui est un véritable saut qualitatif pour ce qui a toujours été le parent pauvre des FAR la défense anti-aérienne.
Pour accueillir ce nouveau venu, les FAR ont construit une base spécifique reconnaissable à sa configuration soviétique mais sans infrastructure souterraines ou protégées. Les photos satellites les plus récentes que nous avons à notre disposition (15 juillet, satellite Sentinel L2A), indiquent dans la gamme IR que la base n’est pas encore alimentée ou occupée, mais que l’infrastructure, dont les travaux ont débuté en janvier 2018 (toujours selon nos images satellite) est sur le point d’être achevée.
La base en question se trouve à Sidi Yahya du Gharb au Nord-Ouest du Maroc à équidistance entre les bases aériennes de Kénitra et de Sidi Slimane et à une cinquantaine de kilomètres au Nord-Est de la capitale Rabat donc bien loin des voisins algériens et espagnols. En transposant sur la carte la portée du radar et l’enveloppe théorique maximale des missiles on comprend le choix de l’emplacement, qui est de défendre le Maroc utile et les grandes villes du Nord comme Rabat, Casablanca, Tanger et Meknès. En visualisant bien on remarque qu’à aucun moment le système de défense ne “bave” sur les deux pays voisins.
Le système FD-2000 est la version export du HQ-9 qui consiste en des lanceurs verticaux sur camions (TEL) portant quatre missiles chacun, un radar d’engagement HT-233, un radar 3D Type 305A et un radar d’acquisition de cibles à basses altitude Type 120. Son principal atout est la présence du radar passif YLC-20 capable de détecter les avions furtifs. La portée maximale du missile du FD-2000 est de 125 Km à une altitude maximale de 27 Km.
Ce système est fabriqué par CPMIEC (China Precision Machinery Import & Export Corporation) en Chine et avait décroché l’appel d’offre turque en 2015 puis a été disqualifié, il est déployé par l’armée chinoise, ouzbèke et turkmène. La Chine qui dispose d’une version non export beaucoup plus performante en théorie a choisi les S-300 PMU2 et les S-400 russes pour protéger Pékin et les infrastructures stratégiques chinoises.
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